« Anticiper les enjeux de la transition, un impératif pour les entreprises » (Julie Rilhac, Secafi)

Julie Rilhac répond à News Tank

Pourquoi, selon vous, les représentants des salariés doivent-ils se saisir des enjeux environnementaux au regard des orientations stratégiques de l’entreprise ?

Il s’agit de se saisir non seulement des enjeux environnementaux mais aussi de toutes les transitions, qu’elles soient technologiques, sociales ou économiques.

Anticiper ces transformations est un impératif pour les entreprises, au risque de prendre du retard, avec des conséquences pour les emplois. On observe notamment ces impacts dans le secteur de l’automobile où les Plans de sauvegarde de l’emploi se multiplient. Pourtant, le temps consacré au débat sur les orientations stratégiques traduit rarement une volonté déterminée de regarder vers l’avenir, en traitant les impacts que l’entreprise devra affronter.

Les acteurs de l’entreprise se concentrent souvent sur des horizons immédiats, ce qui freine la capacité à engager une réflexion à long terme. Le temps est sans doute venu de placer ces questions des mutations majeures des transitions au cœur du dialogue social.

Comment les acteurs du dialogue social peuvent-ils s’emparer des outils mis à leur disposition pour aborder des transitions à fort impact sur leur quotidien ?

Le premier outil est bien évidemment celui de l’information du CSE et des organisations syndicales. Il s’agit d’aider les instances à se projeter dans l’avenir pour qu’elles puissent analyser et éventuellement construire avec leur direction une stratégie adaptée.

Ensuite, compte tenu de l’importance de l’impact des transitions sur l’emploi, les compétences et la vie des salariés, il y a un véritable enjeu de sensibilisation et de formation des représentants du personnel. Ils peuvent faire bouger les lignes et amener l’entreprise à une meilleure anticipation. Nous sommes dans des temps où le dialogue social, la co-construction d’alternatives justes pour la pérennité de l’entreprise et l’emploi des salariés sont incontournables.

Quelle approche observez-vous sur le terrain dans la gestion des transitions ?

Les différents secteurs d’activité et les marchés mondialisés sont très volatils. Ainsi, il y a tant de changements qu’il est parfois difficile de se projeter dans l’avenir, même proche.

S’agissant de la transition environnementale, les enjeux sont souvent mal connus, insuffisamment appréhendés, ou abordés sous un prisme strictement réglementaire. Or, pour assurer la robustesse et la pérennité d’une entreprise, il est essentiel de dépasser ce cadre légal.

Cela implique d’agir en cohérence non seulement avec les exigences du marché mais aussi avec les évolutions globales, les attentes de la société, des partenaires commerciaux, des salariés et des IRP.

Quelle approche proposez-vous aux différentes parties du dialogue social pour mieux se saisir de ces enjeux ?

Quand on parle de stratégie d’entreprise, on ne peut pas la décorréler des politiques sociales ou de l’aspect financier. Je préconise donc une approche globale englobant ces quatre piliers :

• Environnemental ;
• Technologique ;
• Social ;
• Économique.

Pour les entreprises, il s’agit de ne pas s’enfermer dans un modèle économique générant de la rentabilité immédiate mais plutôt miser sur une approche globale contribuant à une transformation plus juste et plus durable : un critère d’attractivité fort pour les salariés et les nouvelles recrues.

Par ailleurs, afin de mieux anticiper le monde de l’entreprise de demain et ses évolutions, par exemple, sur les ressources plus contraintes de la planète, des ateliers de design thinking, tels que les propose House of Codesign, permettent une approche collaborative efficace par l’orchestration de l’intelligence collective et l’engagement effectif des acteurs. Ils stimulent l’empathie et la créativité, accélèrent l’identification commune de solutions et facilitent les arbitrages.

Pour ce faire, il faut une alliance de tous les acteurs : citoyens, entreprises, acteurs publics. À l’échelle de l’entreprise, c’est la même chose, il faut mobiliser toutes les parties prenantes : les opérations, les achats, la R&D, le marketing, la DSI, les RH et, bien sûr, les IRP.

Julie Rilhac

• Responsable de mission - Dialogue sociale, transitions, diagnostic stratégique et financier @ Secafi (Groupe Alpha)

Email : julie.rilhac@secafi.com

Parcours

Depuis mars 2021

Secafi (Groupe Alpha)
Responsable de mission - Dialogue sociale, transitions, diagnostic stratégique et financier

Mai 2016 - juin 2019

Dauphine junior conseil
Chargée d’affaires et de projets

Établissement & diplôme

2015 - 2021

Université Paris Dauphine
Master politiques d’entreprises et responsabilités sociales

Janvier 2019 - novembre 2020

Univerzita Karlova
Bachelor’s degree, economics and finance

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Fiche n° 52949, créée le 05/12/2024 à 15:39 - MàJ le 05/12/2024 à 15:51

Secafi (Groupe Alpha)

• Entreprise spécialisée dans l’expertise et le conseil à destination des instances représentatives du personnel et des organisations syndicales. Au 01/09/2019, rapprochement au sein du Groupe Alpha des activités comptables de Sémaphores Expertise à destination des IRP, de celles de Secafi.
• Filiale du Groupe Alpha.
• Création : 1983
• Effectif : 600 personnes
• CA : 90 M€ (2020)
• Directrice générale : Estelle Sauvat, depuis le 20/04/2020
• Président du CA du Groupe Alpha : Pierre Ferracci
• Contact : Caroline Olivier, relations presse
• Tél. : 01 53 62 70 00

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Catégorie : Etudes / Conseils

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Adresse du siège

24 rue Martin Bernard
75013 Paris France

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Fiche n° 6136, créée le 11/12/2017 à 07:43 - MàJ le 09/12/2024 à 10:45