« Nous craignons un vrai coup de chaud sur l’apprentissage » (Yves Hinnekint, Walt)
« Le mot qui me vient, au sujet de la dernière réforme du financement de l’apprentissage, est l’inquiétude. Les signaux envoyés sont confus. La contribution obligatoire de 750 € demandée aux entreprises qui embauchent un apprenti de niveau 6 ou 7 pose problème : elle risque de se substituer aux restes à charge habituels et déstabilise la relation entre CFA et entreprises. Certains employeurs ne comprennent plus pourquoi ils reçoivent plusieurs factures, sans lisibilité sur leur véritable engagement. Nous craignons un vrai coup de chaud sur l’apprentissage », déclare Yves Hinnekint
Membre du CA @ Les Acteurs de la Compétence • Président @ Walt association (communauté de CFA et d’acteurs de l’alternance)
, président de Walt
• Association (« We Are Alternants ») fondée par 6 grands réseaux représentant 30 % de l’alternance en France. Leur souhait : changer la perception de l’alternance• Création …
, à News Tank le 09/07/2025.
« La baisse des recrutements d’apprentis est déjà une réalité, même si elle est peu assumée publiquement. Sur les niveaux 6 et 7, certaines DRH ont réduit de moitié leurs ambitions de recrutement d’apprentis. Si l’objectif était de contenir le développement de l’apprentissage dans le supérieur, on y parvient… mais au prix d’un recul inquiétant. Je crains une baisse de 20 à 30 % des flux entrants dans le supérieur pour la rentrée 2025, et entre 7 et 12 % sur les autres niveaux. Cela s’ajoute à un climat déjà anxiogène pour les CFA, et peu rassurant pour les entreprises. »
« Il faut de la stabilité, au moins sur un an. Or, on sent bien que des réajustements budgétaires restent possibles d’ici la fin 2025, que ce soit sur les primes ou les niveaux de prise en charge. Le risque est réel, et il pourrait être dévastateur pour la dynamique que nous avons construite depuis plusieurs années. De nouvelles coupes budgétaires en 2025 seraient catastrophiques. À trop étreindre le budget, on en oublie la vision et l’ambition politique pour notre jeunesse. Nous en appelons donc à un gel budgétaire pour 2025. »
Certaines dispositions de la réforme du financement de l’apprentissage sont entrées en application le 01/07/2025. Quel est votre sentiment sur les mesures récemment actées ?
L’investissement dans les compétences doit rester lisible et incitatif »Le mot qui me vient est : inquiétude. Les signaux envoyés sont confus. La contribution obligatoire de 750 € demandée aux entreprises qui embauchent un apprenti de niveau 6 ou 7 pose problème : elle risque de se substituer aux restes à charge habituels et déstabilise la relation entre CFA et entreprises. Certains employeurs ne comprennent plus pourquoi ils reçoivent plusieurs factures, sans lisibilité sur leur véritable engagement.
Nous craignons un vrai coup de chaud sur l’apprentissage.
Je ne suis pas à la place des entreprises. Ce que je constate, c’est qu’ils paient déjà à plusieurs niveaux : contribution, reste à charge, contribution complémentaire… sans clarté. L’investissement dans les compétences doit rester lisible et incitatif, surtout pour les TPE-PME.
Cela risque-t-il d’encourager certaines stratégies défensives côté CFA ?
Oui, clairement. On assiste déjà à des arbitrages : certains établissements privilégient les formations où les volumes sont suffisants pour équilibrer les coûts. Les cohortes de dix jeunes dans des filières de niche sont délaissées. Cela induit un risque de désertification de certaines offres.
Et côté entreprises, percevez-vous un frein dans les recrutements ?
Une baisse de 20 à 30 % des flux entrants dans le supérieur »C’est déjà une réalité, même si elle est peu assumée publiquement. Sur les niveaux 6 et 7, certaines DRH ont réduit de moitié leurs ambitions de recrutement d’apprentis. Si l’objectif était de contenir le développement de l’apprentissage dans le supérieur, on y parvient… mais au prix d’un recul inquiétant.
Je crains une baisse de 20 à 30 % des flux entrants dans le supérieur pour la rentrée 2025, et entre 7 et 12 % sur les autres niveaux. Cela s’ajoute à un climat déjà anxiogène pour les CFA, et peu rassurant pour les entreprises.
Comment analysez-vous la réduction de 20 % des NPEC pour les formations à distance ?
C’est une mesure contre-productive. On ne peut pas encenser une pédagogie pendant trois ans, puis la pénaliser. De nombreuses structures ont investi dans des outils performants : LMS, accompagnement individualisé, tutorat… Ces efforts sont aujourd’hui ignorés, voire sanctionnés. Le décret soulève d’ailleurs des interrogations juridiques.
Dans ce contexte, comment voyez-vous l’avenir du financement ?
Il faut de la stabilité, au moins sur un an. Or, on sent bien que des réajustements budgétaires restent possibles d’ici la fin 2025, que ce soit sur les primes ou les niveaux de prise en charge. Le risque est réel, et il pourrait être dévastateur pour la dynamique que nous avons construite depuis plusieurs années. De nouvelles coupes budgétaires en 2025 seraient catastrophiques. À trop étreindre le budget, on en oublie la vision et l’ambition politique pour notre jeunesse. Nous en appelons donc à un gel budgétaire pour 2025.
Sur la qualité, êtes-vous favorable à un renforcement des exigences, notamment via un renforcement du label Qualiopi ?
Totalement. Walt a d’ailleurs formulé des propositions concrètes à France compétences. Nous soutenons une meilleure lisibilité des niveaux de prise en charge par certification, avec un rôle accru des branches… mais il faut aussi veiller à ne pas négliger les formations transverses, qui sont les grandes oubliées du système actuel.
Walt vient de publier l’édition 2025 du Guide du routard de l’alternant. Pourquoi cette nouvelle publication ?
Cette nouvelle édition prouve que le concept reste d’actualité. Le format continue de séduire, et pour de bonnes raisons. Nous en diffusons 25 000 exemplaires chaque année, et entre 2 000 et 5 000 sont encore vendus en librairie. Le guide rassure les familles, éclaire les jeunes. Il s’appuie sur une image patrimoniale solide, tout en restant extrêmement concret et pratique.
Les informations sont mises à jour chaque année, avec un recensement régional précis des CFA, et même des labels qualité. Les CFA qui respectent la charte Walt bénéficient d’une visibilité spécifique. Le guide contient également des bons plans régionaux, utiles pour les familles. C’est un outil de décision, presque un soutien psychologique.

Yves Hinnekint
Membre du CA @ Les Acteurs de la Compétence
Président @ Walt association (communauté de CFA et d’acteurs de l’alternance)
Parcours
Membre du CA
Président
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Directeur général
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Chargé de mission auprès du directeur général
Directeur régional Martinique
Directeur régional
Expert en assurance vol et incendie
Conseiller financier auprès du chef du MCAC
Directeur administratif et financier
Établissement & diplôme
Diplôme Audit finances
Fiche n° 25189, créée le 30/08/2017 à 18:04 - MàJ le 09/07/2025 à 17:47
Walt
• Association (« We Are Alternants ») fondée par 6 grands réseaux représentant 30 % de l’alternance en France. Leur souhait : changer la perception de l’alternance
• Création : novembre 2018
• Missions :
- Animation du site ressource Walt.community, qui met à disposition des jeunes et de leur famille toutes les informations pour réussir leur alternance (page carrière et école, promotion d’offres (emploi, formation), CVthèque, infos (orientation, conseils logement, budget…), et jusqu’à 30 000 offres d’emploi en période haute et plus de 22 000 formations en alternance référencées).
- Animation de l’Observatoire de l’Alternance avec la Fondation The Adecco Group et le cabinet Quintet
- Production du Guide du Routard de l’Alternant
- Offre d’accompagnement aux CFA sur le mentorat, la lutte contre l’illettrisme dans les DROM, l’intégration des jeunes en situation de handicap, etc.
• Effectif : 8 personnes
• Adhérents : 1 200 CFA, 153 réseaux ; 1 500 entreprises engagés auprès de Walt ; + de 90 000 jeunes au sein de la communauté Walt
• Président : Yves Hinnekint, président de Talis Education Group
• Déléguée générale : Agnès Domenech
• Contact : Aude Léger
• Tél. : 06 69 12 95 25
Catégorie : Associations / Fondations
Adresse du siège
58, rue Notre-Dame-de-Lorette75009 Paris France
Fiche n° 9927, créée le 03/06/2020 à 11:22 - MàJ le 09/07/2025 à 17:52