Coût du travail : « La surfiscalisation française de l’emploi qualifié » (Rexecode, Fédération Syntec)
« La France se distingue des autres pays en surfiscalisant le travail pour les rémunérations supérieures à environ 1,4 Smic, ce qui correspond généralement à du travail qualifié. Cette surfiscalité s’accroît à mesure que le niveau de rémunération, et donc le niveau de qualification, augmente. En revanche, pour les rémunérations comprises entre 1 et 1,4 Smic, les prélèvements nets sur le travail sont plus faibles en France que dans les autres pays », d’après une étude comparative sur le coût du travail publiée par Rexecode
• Création : 1957• Activité : Institut privé d’études économiques• Missions : veille de la conjoncture économique mondiale et prévisions par grandes zones et pays, pour les marchés financiers et les…
et la Fédération Syntec
• Organisation regroupant des syndicats professionnels dans les professions de l’ingénierie, du numérique, du conseil, de l’événementiel et de la formation professionnelle• Création …
le 13/01/2025.
« Par rapport à un benchmark européen constitué de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie et des Pays-Bas, les prélèvements sur le travail représentent 6 points de salaire brut en plus en France en moyenne entre 1,4 et 2,5 SMIC, puis 11 points entre 2,5 et 3,5 Smic et davantage au-delà. »
« Seule une partie de cette surfiscalité est justifiée par une plus grande socialisation du revenu en France, à travers le bénéfice de prestations sociales de retraite, maladie et chômage. Après ajustement pour ces écarts dans la couverture sociale, la comparaison entre la France et les quatre autres pays continue de faire ressortir une surfiscalisation du travail qualifié. Celle-ci n’est pas non plus justifiée par la performance des dépenses publiques, la France occupant un positionnement médian en matière d’éducation et de santé dans les indicateurs mis à disposition par l’OCDE. »
Pour les secteurs représentés par la Fédération Syntec, la France est aussi compétitive en matière de coût du travail qualifié que l’Allemagne et les Pays-Bas, mais moins attractive en matière de revenus des salariés
- « Les métiers représentés par la Fédération Syntec sont davantage présents sur des niveaux de salaire où la France surfiscalise le travail, en cohérence avec leurs niveaux de qualification élevés voire très élevés. Il s’agit notamment des métiers de l’ingénierie, du conseil, du numérique, de la formation professionnelle et de l’événementiel.
- En matière de coût du travail, à poste et qualification comparables, la France occupe une position proche de l’Allemagne et des Pays-Bas, où les prélèvements sont plus faibles, mais les salaires bruts plus élevés d’environ 20 %. Elle se situe néanmoins en dessous des États-Unis (où le coût de la vie est nettement plus élevé), et au-dessus de l’Espagne et de l’Italie.
- En revanche, en matière de revenu disponible, c’est-à-dire le salaire net d’impôt perçu par le salarié, la France se situe en dessous de l’Allemagne et des Pays-Bas pour des postes rémunérés plus de 3 Smic en France. »
« Cet écart n’est pas forcément problématique pour les salariés les plus attachés à la couverture sociale offerte en France, car il est alors compensé par les prestations sociales qui viennent en contrepartie de ces prélèvements. En revanche, il rend la France moins attractive pour les salariés qui souhaitent disposer d’une plus grande liberté dans la gestion de leur couverture santé, retraite ou chômage, ou pour ceux qui s’interrogent sur la soutenabilité des finances publiques françaises », indique l’étude.
La surfiscalisation du travail qualifié pénalise l’économie française en renchérissant son coût et en réduisant sa quantité
- « La surfiscalisation du travail qualifié a pour effet d’écraser, jusqu’à l’annuler, le rendement de l’investissement dans le capital humain et les qualifications. C’est de nature à décourager une partie de la jeunesse à s’engager dans les formations les plus exigeantes et qualifiantes, notamment pour les étudiants en difficulté financière (qui, dans les faits, se rabattent sur des formations en général plus courtes ou moins ambitieuses à niveau scolaire égal). Tout en soulevant des problèmes évidents de freins à la mobilité sociale, cette situation conduit à sous-approvisionner le marché du travail qualifié et très qualifié.
- En parallèle, cette surfiscalité se traduit par des surcoûts pour les entreprises. Le coût de la surfiscalité sur les emplois qualifiés de la branche représente 7,9 milliards d’euros par an, dont 6,6 répercutés aux clients en France des entreprises représentées par la Fédération Syntec.
- Une réduction graduelle de la surfiscalité pesant sur le travail permettrait de neutraliser ces distorsions, avec pour effet d’augmenter l’offre et la demande de travail qualifié dans l’économie. Elle pourrait être financée en reportant le coût de la protection sociale sur des assiettes fiscales moins distorsives que le travail.
- À l’inverse, la réforme des allègements de cotisations sociales présentée dans le scénario central des économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer, si elle atténue les freins à la progression salariale pour les salariés situés au voisinage du salaire médian, conduirait à renforcer la surfiscalité sur travail pour les salariés rémunérés entre 1,8 et 3,5 Smic. »
Rexecode
• Création : 1957
• Activité : Institut privé d’études économiques
• Missions : veille de la conjoncture économique mondiale et prévisions par grandes zones et pays, pour les marchés financiers et les marchés de matières premières
• Président : Pierre Gadonneix
• Président d’honneur : Jacques-Henri David
• Directeur général : Denis Ferrand
• Contact
• Tél. : 01 53 89 20 89
Catégorie : Etudes / Conseils
Fiche n° 8451, créée le 29/03/2019 à 11:17 - MàJ le 11/03/2025 à 16:36
Fédération Syntec
• Organisation regroupant des syndicats professionnels dans les professions de l’ingénierie, du numérique, du conseil, de l’événementiel et de la formation professionnelle
• Création : 1991
• Syndicats adhérents : Numeum, Syntec Ingénierie, Syntec Conseil, Unimev, les Acteurs de la Compétence
• Missions :
- Négociation et conclusion de conventions et accords collectifs de travail
- Représentation commune de ses unions de syndicats et de ses syndicats auprès des pouvoirs publics ainsi qu’ auprès de tous groupements ou organismes en France ou à l’étranger
- Étude des questions économiques, commerciales, techniques, juridiques, sociales et déontologiques, d’intérêt commun aux unions de syndicats adhérents
• Réunit près de 1,4 million de salariés, dans près de 100000 entreprises en France
• Président : Laurent Giovachini
• Délégué général : Mathieu Séguran
• Contact : Caroline Duez, responsable communication
• Tél : 01 44 30 49 63/07 63 51 43 73
Catégorie : Syndicats Patronaux
Adresse du siège
148 boulevard Haussmann75008 Paris France
Fiche n° 5587, créée le 31/08/2017 à 08:50 - MàJ le 26/02/2025 à 15:33