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Compagnons : « Doubler le nombre d’apprentis via le dispositif APPIE » (Jean-Claude Bellanger)

News Tank RH - Paris - Initiative n°147790 - Publié le 21/05/2019 à 16:03
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Jean-Claude Bellanger, Compagnons du Devoir et du Tour de France - ©  D.R.

Pour passer de 5.000 à 10.000 apprentis par an, sans doubler le nombre de m² dans ses CFA Centre de formation d’apprentis , les Compagnons du Devoir et du Tour de France testent depuis septembre 2017 une organisation de l’apprentissage nommée APPIE Apprentissage par immersion en entreprise (Apprentissage par immersion en entreprise), avec 150 jeunes, répartis dans une centaine d’entreprises du bâtiment, pour la plupart.

« Nous sommes très confiants sur la réussite à l’examen, en juin 2019, des jeunes formés avec ce nouveau dispositif », déclare Jean-Claude Bellanger Directeur général @ INDICOM conseil
, secrétaire général des Compagnons du Devoir et du Tour de France, à News Tank le 21/05/2019. « Si les résultats confirment l’efficacité de ce système, nous le déploierons pour un plus grand nombre de jeunes. »


Apprendre les codes de l’entreprise

APPIE Apprentissage par immersion en entreprise démarre mi-août par une période de deux semaines dans le centre de formation des Compagnons du Devoir avec un formateur, pour que le jeune puisse apprendre les codes de l’entreprise.

« Le but est d’aider le jeune à comprendre ce que sera l’intégration dans l’entreprise car aujourd’hui on s’aperçoit que le choc du premier emploi est de plus en plus brutal. C’est l’idée d’un sas pour lui apporter les codes et de faciliter son intégration, car il est inquiet tout comme l’entreprise l’est aussi. Pendant ces deux semaines, le tuteur de l’entreprise passera deux demi-journées avec le jeune dans notre Maison des compagnons. Cela créera une première histoire entre eux et, à la fin des deux semaines, le jeune intègrera l’entreprise. Grâce à ce lien déjà créé, si le jeune se heurte à des difficultés, il en parlera bien plus facilement à son tuteur et celui-ci, qui le connaît déjà, sera davantage à l’écoute. Grâce à cette préparation, nous n’avons que 2 % de taux d’abandon de la formation, contre 22 % habituellement en première année. »

Ensuite, pendant quatre mois (de septembre à décembre), le jeune travaille en entreprise. Et son formateur référent au sein du CFA passe un jour par mois avec lui, et son tuteur, dans l’entreprise.

« Fin décembre, nous faisons le point avec le jeune sur les compétences qu’il a dû acquérir, c’est-à-dire celles qu’il aurait acquises dans le cadre d’une formation classique dans le CFA. Si tout va bien, on passe à l’étape suivante. Sinon, en janvier, on organise une ou deux semaines de formation dans le CFA pour rattraper le niveau sur les compétences non maîtrisées. »

L’étape suivante, c’est six mois dans l’entreprise, jusqu’en juillet. Le formateur passe un jour par mois dans l’entreprise.

« En septembre, on mesure les compétences : si le jeune n’est pas au niveau, on organise une à deux semaines de formation dans le CFA. Puis du 15 septembre au 15 mai, le jeune est dans l’entreprise, toujours suivi un jour par mois par le formateur du CFA qui se rend dans l’entreprise. Nous avons donc un système qui renforce la relation entre le tuteur de l’entreprise et le formateur du CFA, au profit de la formation du jeune pour l’entreprise. »

Ce dispositif est complété par des outils numériques de formation à distance mis à disposition des apprentis tout au long de leur parcours et développés avec le soutien d’Opcalia.

À partir de mi-mai, le CFA prépare le jeune au diplôme, pendant trois semaines.

« Avec cette organisation, nous avons un formateur à temps plein pour 17 jeunes. Dans le système classique, un formateur accompagne trois groupes d’apprentis à raison de 12 semaines de formation par groupe (soit 36 semaines de formation dans l’année), pendant deux ans. Avec le nouveau système, on multiplie par trois le coût formateur mais les frais de structure sont très faibles. En n’occupant que très peu de temps les  m² du CFA, cela permet de former des jeunes en plus de ceux qui sont dans les sections classiques. C’est ainsi que nous pourrons doubler le nombre d’apprentis au sein des Compagnons du Devoir et du Tour de France », déclare Jean-Claude Bellanger.

« J’explique le succès de notre association par le fait que nous portons des valeurs très fortes, de l’excellence métier au savoir-vivre ensemble, en passant par l’autonomie, la confiance, l’affichage de règles claires et de sanctions en cas de non-respect, la capacité à s’adapter et à prendre des responsabilités. Or les jeunes sont en recherche de valeurs. Ils les trouvent chez les Compagnons du Devoir. »

• Les apprentis logent dans une des 58 Maisons des compagnons.

- Chacune accueille 100 à 150 jeunes.
- Notion de “vivre ensemble” qui fait partie de la formation.
- Un « prévôt » (moyenne d’âge : 23 ans) est le directeur de la Maison. « Nous faisons progresser les jeunes dans leur vie pour qu’ils puissent ensuite progresser dans les responsabilités. »

• Obligation de passer un an dans une entreprise à l’étranger entre la 3e et la 4e année pour être bilingue à la fin de la formation :
 - Le réseau comprend 750 Compagnons (dits « compagnons sédentaires ») installés dans 71 pays, ce qui permet de répondre à 90 % des demandes des jeunes.
- Ils trouvent des entreprises qui salarient les jeunes et sont couverts comme s’ils étaient restés en France.

• Les Compagnons emploient 1 320 formateurs et administratifs permanents, la moitié d’administratifs, la moitié de formateurs « métier »
- Les formateurs métier viennent de l’entreprise et sont âgés en moyenne de 22 ans.
- « Pour parler à des jeunes de 16 ou 17 ans, c’est plus facile. Par ailleurs, ces formateurs restent en général deux ans, ce qui permet d’avoir des formateurs toujours dans le coup techniquement. Du point de vue RH, c’est un sacré challenge de renouveler aussi souvent les formateurs, mais c’est ce qui donne sa force à l’association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France. »

Jean-Claude Bellanger

Email : indicomconseil@gmail.com

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Parcours

INDICOM conseil
Directeur général
Les Compagnons du Devoir et du Tour de France
Secrétaire général
Cunningham Lindsey France
Directeur
Côté Bois (Bosnie)
Associé et directeur
JCB Construction
Gérant
Chambre des métiers
Maître artisan

Établissement & diplôme

Ingénieur professionnel de France
Diplôme d’ingénieur en génie civil
Chambre des Métiers
Maître artisan

Fiche n° 25969, créée le 26/09/2017 à 12:40 - MàJ le 02/08/2022 à 13:41

Les Compagnons du Devoir et du Tour de France

• Association de type loi 1901, reconnue d’utilité publique
• Création  : 1945, naissance de l’association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France
• Mission : proposer des formations et viser à l’épanouissement de chacun, à sa réalisation « dans et par son métier », grâce aux valeurs du compagnonnage du devoir
• Gouvernance :
- Conseil du compagnonnage
- Conseil d’administration
• Chiffres-clés (2022)  :
- 15 instituts de métiers
- 1.430 collaborateurs salariés, dont 600 formateurs
- 11.318 jeunes formés, dont 2.638 itinérants formés sur le Tour de France en France et dans 43 pays
- réseau de 28.000 entreprises partenaires
• Président : Christian Pons (élu en avril 2023)
• Secrétaire général  : Patrick Chemin
• Contact  : Anne Lemaitre, Delprat Relation Presse
Tél.  : 01 71 70 38 38


Catégorie : Organismes de Formation


Adresse du siège

82 rue de l’Hôtel de Ville
75180 Paris Cedex 04 France


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Fiche n° 5641, créée le 01/09/2017 à 04:48 - MàJ le 02/05/2023 à 18:23

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Jean-Claude Bellanger, Compagnons du Devoir et du Tour de France - ©  D.R.